Geraint Thomas, de la piste à la route

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Geraint Thomas, de la piste à la route

Messagepar darth-minardi » 28 Juil 2015, 23:03

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Los Angeles, 2004. Un vélodrome flambant neuf est construit là où a été détruit celui qui avait accueilli les Jeux Olympiques 20 ans plus tôt. S’y tiennent les championnats du monde juniors de cyclisme sur piste. L’épreuve du scratch y est remportée par Geraint Thomas, déjà médaillé d’argent dans la course aux points quelques semaines plus tôt, lors des championnats d’Europe. La même année, le Gallois remporte le « Pavé de Roubaix » – pas encore renommé Paris-Roubaix juniors – en solitaire, devançant Ian Stannard de 16’’.

Commence alors une carrière alternant la piste et les courses du nord sur route. Sur la piste, les échelons sont passés avec toujours du scratch et de la course aux points en individuel, des disciplines nécessitant d’être capable de tenir un long effort puissant après un démarrage violent. Il obtient notamment une médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth, ne pouvant faire mieux, le collectif Gallois étant moins dense. En revanche, le « Team GB » lui apportera bien plus de succès.

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Autour de Bradley Wiggins, les Britanniques se montrent imbattables en poursuite


Ce succès vient par la poursuite par équipes. Rob Hayles et Chris Newton sont vieillissants. Stephen Cummings est devenu un routier à plein temps. Pour préparer l’Olympiade de 2008 à Pékin, il ne reste que Paul Manning et Bradley Wiggins. Geraint Thomas intègre l’équipe en 2006, pour une médaille d’argent aux Mondiaux à Bordeaux. La même couleur qu’à Athènes en 2004, battus encore une fois par l’Australie.

À Majorque en 2007, Ed Clancy se joint à eux et s’avère être un excellent démarreur. Le quatuor est formé et s’avèrera imbattable. Après avoir dominé la concurrence dans les Baléares, l’année 2008 est exceptionnelle. Le record du monde est battu lors des mondiaux à domicile, à Manchester, avant d’être explosé 2 fois sur la piste de Pékin, l’améliorant de 3’’ en quelques mois.

Si certains restent bien dans le cocon pistard géré par la fédération Britannique, Geraint Thomas a de plus en plus des envies d’asphalte. Malgré un programme axé sur la piste, il remporte la Flèche du Sud au Luxembourg, sa première course par étapes, comme Bradley Wiggins 5 ans plus tôt. Il découvre également le Tour de France en 2007 au sein de l’équipe Barloworld, étant un des premiers wagons du train entourant Robert Hunter.

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Chez Barloworld, Geraint Thomas découvre le Tour de France en 2007


En 2008, comme son coéquipier de piste Bradley Wiggins, Geraint Thomas participe au Giro. L’idée est de garder la forme dans un creux, 2 mois après le mondial de Manchester et 3 avant les Jeux Olympiques. On lui découvre alors des capacités de récupération inattendues, terminant le contre-la-montre final à la 12e place, dans la même seconde que le vainqueur final Alberto Contador.

L’année 2009 se montre plus compliquée. Il veut faire la saison de route, mais chute lors du contre-la-montre de Tirreno-Adriatico et se fracture la hanche. Non-sélectionné au Giro, sa formation n’est pas invitée au Tour. Il lui reste une 6e place lors de son tour national en fin de saison pour sauver l’honneur. En novembre, il reste sur la piste, pour la manche de Coupe du Monde à Manchester. Malgré un groupe remanié, le quatuor Britannique s’impose.

Geraint Thomas prend pourtant ses distances avec la poursuite cet hiver là. Absent des mondiaux où ses compatriotes échouent au pied du podium, il participe aux classiques flandriennes au même moment, au sein de la nouvelle équipe Sky. Âgé de seulement 23 ans, il termine 33e de son premier Tour des Flandres, en queue d’un petit peloton se jouant au sprint la 5e place. Une semaine plus tard, son retour sur les pavés Français est laborieux. 6 ans après avoir triomphé chez les juniors, il se contente de la satisfaction d’avoir su aller au bout, terminant 64e sur 74 arrivants.

La route va ensuite offrir une combinaison de course qui va lui réussir : Tour de Bavière, Critérium du Dauphiné, championnat national et Tour de France. Il obtient une 11e place en Bavière, son meilleur résultat dans une course par étapes classée hors catégorie. Dans les Alpes, il limite la casse vers Risoul et dans la montée de Chamrousse, dans des étapes avec un seul col. Il ne souffre que dans l’étape de L’Alpe d’Huez, montée après le Glandon.

Sur le Tour, vêtu du maillot de champion national, il prend la 5e place du prologue à Rotterdam, puis brille dans l’étape des pavés, n’y étant battu que par Thor Hushovd, et prend la 2e place du général jusqu’à la montagne. Le constat y est rude pour toute la formation Sky, qui visait le classement général pour Bradley Wiggins : le collectif n’est pas encore prêt. Au pied du podium l’année précédente, le Londonien termine hors du top 20. Quant à Geraint Thomas, il a surtout aidé dans la plaine, mais n’a connu que deux fois le gruppetto : le premier jour montagneux vers Morzine et le dernier vers le Tourmalet. Montant les cols à son rythme, il termine le Tour à la 66e place, pour une performance bien plus honorable que la 140e obtenue 3 ans plus tôt.

Lors de l’année 2011, il a 25 ans à la fin mai. Sa saison montre une continuité dans la progression. Pour la première fois, il joue la gagne dans une semi-classique, n’étant battu que par Nick Nuyens au sprint dans À Travers les Flandres, puis il est tout près des meilleurs dans le dernier « Ronde » s’achevant à Ninove. Si on retient surtout Boonen qui revenait sur Cancellara, Nuyens et Chavanel, il y avait un groupe de 8 avec une poignée de secondes de retard, où figurait le Gallois. 10e du Tour des Flandres pour sa 2e participation, c’est un résultat rare dans un type de course où l’expérience est importante.

Au printemps, il se montre fort dans les côtes Bavaroises et fait un bon contre-la-montre, ce qui lui permet de remporter le Tour de Bavière. Le palmarès s’agrandit, mais l’enchaînement de cols en haute montagne reste très compliqué à gérer pour le Gallois. Au Critérium du Dauphiné, il est hors délais dans l’étape combinant la Croix-de-Fer et La Toussuire. Mais l’essentiel est sauf : Bradley Wiggins remporte le classement général. A la fin de juin, Geraint Thomas laisse même son maillot de champion national à son leader.

La Sky s’apprête ainsi à rouler pour un Wiggins au top de sa forme. Mais la nervosité de la plaine crée une chute sur la route de Châteauroux, à la veille des premiers cols. Une clavicule cassée met une fin brutale au Tour du Londonien. Ce jour là, Geraint Thomas était resté longuement arrêté avec son leader. Il ne le sait pas encore, mais c’est uniquement cela qui le repousse à plus d’une heure au classement général à Paris.

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Sur le Tour 2011, Geraint Thomas court librement, en l’absence de leader


Puisque n’ayant plus à travailler pour un leader, dans une équipe visant les victoires d’étapes, notamment avec Edvald Boasson Hagen, Geraint Thomas monte les cols à son rythme. Malgré des rythmes de course pas encore très relevés, il souffre dans les Pyrénées, n’ayant aucun répit entre des cols qui s’enchaînent très rapidement. Mais dans les Alpes, il se montre plus à son aise. Notamment dans l’étape du Galibier. La longue et interminable montée du Lautaret exposée au vent est un calvaire pour beaucoup, mais pas pour lui. Il protège toute la montée son leader de substitution Rigoberto Uran et termine 25e de l’étape. A Paris, le Colombien est 23e du Tour. Le Gallois est 30e.

Un cap est franchi, le Gallois sait tenir occasionnellement en montagne. S’il monte les cols à son rythme, il sait tenir 3 semaines. Tout semble donc réuni pour une grande saison de route en 2012. Sauf qu’en 2012, les Jeux Olympiques s’installent à Londres. La folie de la route n’est pas encore présente outre-manche et Geraint Thomas retourne à la piste. Présent occasionnellement en Coupe du Monde les années précédentes, il fait cette fois une saison complète, avec toujours Ed Clancy au démarrage, mais désormais Steven Burke et Peter Kennaugh à leurs côtés. En février, la piste Londonienne ne rassure pas puisque les Australiens y battent les Britanniques.

Cependant, le sport a l’incroyable capacité à savoir s’auto-scénarisé, puisque la revanche, un mois et demi plus tard, se fait lors des championnats du monde, à Melbourne ! Sur leur terre, les Australiens réalisent de grandes performances, mais les Britanniques restent les plus forts. Avec à peine plus d’un dixième de seconde d’avance, le « Team GB » est champion du monde et bat son propre record.

La machine est en route pour le mois d’août. 7 des 10 médailles d’or sur la piste sont pour les Britanniques. Le duel tourne court en poursuite masculine, puisque le record du monde est battu une première fois en qualifications, puis est passée à 3’51″659 en finale, avec près de 3 secondes d’avance sur l’Australie. Quelques semaines après le sacre de Wiggins dans le Tour de France, le cyclisme Britannique est à son apogée.

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Le quatuor Clancy-Thomas-Burke-Kennaugh impressionne sur la piste Londonienne


Concernant Geraint Thomas en particulier, la route s’est faite plus rare, mais il a trouvé le temps d’aller remporter le prologue du Tour de Romandie et d’aller chercher deux places de 2e lors du chrono ingural et lors de celui de clotûre, alors qu’il était, comme une olympiade plus tôt, dans un léger creux dans sa préparation à la piste.

En 2013, c’en est fini de la piste. Les classiques sont préparées dès l’hiver, mais sur les routes d’Australie et du Qatar. Il porte d’ailleurs le maillot orange du Down Under quelques jours, avant de craquer dans la montée du Willunga Hill, demandant trop d’explosivité pour un rouleur. Si le mois d’avril s’avère une déception, on peut lui retenir une 4e place à Harelbeke, étant battu dans un sprint à 3 face à Sagan et Oss, intrinsèquement plus rapides que lui.

A l’approche de l’été, il se montre régulier en Bavière pour prendre la 2e place et continue sa progression au Dauphiné. Le parcours lui convient bien puisqu’il n’y a pas d’enchainement de cols. Des courses de côtes vers Valmorel, puis dans le Noyer avant l’arrivée à Dévoluy. Le final est un peu différent par Vars et Risoul, mais les deux montées restent roulante. La Sky y est assommante. Geraint Thomas et Peter Kennaugh font le boulot, avant que Richie Porte et Chris Froome terminent. Le Kenyan termine en jaune et bleu. L’Australien est son dauphin. Les ex-pistards Gallois et Manxois terminent ensuite à leur rythme, pour de bonnes 15e et 23e place.

En juillet, c’est tout pour Chris Froome, mais Geraint Thomas ne sera pas d’un grand soutien. Une fracture du pelvis dès la première étape le force à subir la course pendant 3 semaines. Au courage, il termine tout de même la course, l’achevant à la 140e place du classement général. Cependant, cette petite folie l’empêche d’avoir un quelconque résultat dans le reste de l’année.

L’année suivante, toujours en progressant, il subit moins dans le Willunga Hill et accroche cette fois le podium à Harelbeke, étant 3e d’un sprint à 4, derrière Sagan et Terpstra. Début avril, Bradley Wiggins focalise toute l’attention médiatique chez les Britanniques et il peut sereinement aller chercher une 8e place au Ronde et une 7e place à Roubaix, pour sa meilleure prestation combinée dans les monuments des Flandres.

Plus tard dans le printemps, il enchaîne toujours les mêmes compétitions, remportant le Tour de Bavière grâce à une victoire dans le contre-la-montre, mais souffrant plus au Critérium du Dauphiné, devant travailler plus tôt au sein d’une hiérarchie où est apparu Mikel Nieve et dans une course que la Sky n’a pas su maitriser comme un an plus tôt. Il faut dire que certaines étapes, comme celle de Finaut-Émosson, présentaient des parcours n’avantageant pas un rouleur montant au train.

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Comme en 2011, il s’impose en Bavière avant de perdre son leader en première semaine du Tour.


Le Tour de France a ensuite des allures de déjà vu. A la veille du premier test, le leader de la Sky chute. Chris Froome n’a pas l’occasion de rouler sur les pavés, rendus très glissants par la terrible pluie tombant sur le Nord ce jour là. Geraint Thomas y est moins à l’aise que par temps sec. Il court pour aider Richie Porte à perdre le moins de temps possible, mais 2 minutes sont laissées à Vincenzo Nibali, d’une agilité arrogante dans cette étape gérée parfaitement.

Dans les Vosges, Geraint Thomas protège Richie Porte et perd peu de temps dans la course de côte de Gérardmer, puis limite bien dans l’étape de La Planche des Belles Filles en profitant d’une sélection se faisant par l’arrière et de mouvement chez les favoris réduits à la montée finale. Vers Chamrousse, rien ne se passe dans le Palaquit et tout se joue dans l’ultime montée. Situation idéale pour le Gallois, mais Richie Porte s’effondre. Dauphin de Nibali au classement général avant cette étape, il perd plus de 8 minutes et se voit être attendu par Mikel Nieve et Geraint Thomas. Bis repetita vers Risoul, l’Australien se retrouve à plus d’un quart d’heure. Le Gallois n’est pas bien loin derrière lui.

Une fois dans les Pyrénées, Richie Porte disparait encore plus vite. Les étapes sont alors jouées, notamment par des échappées de Vasil Kiriyenka, pendant que Geraint Thomas ne doit plus attendre Richie Porte et peut monter à son rythme. Dans la longue étape de Luchon, n’ayant pour difficulté que le Port de Balès, le Gallois perd moins de 3 minutes sur le maillot jaune et devient le coureur de la Sky avec le meilleur classement général. Mais vers le Pla d’Adet, les difficultés s’enchainent de façon insoutenable. C’en est de trop et un quart d’heure est perdu. Vers Hautacam, après le Tourmalet, c’est encore pire. Il termine finalement 22e de la Grande Boucle à 59 minutes de Vincenzo Nibali. S’il devance Richie Porte, il reste bien derrière Mikel Nieve, dont le profil de grimpeur a mieux su passer les cols Pyrénéens.

Dans la foulée de ce Tour, entre déception collective et petite réussite personnelle, le Gallois retourne aux Jeux du Commonwealth. Un long chemin a été fait et c’est cette fois sur la route qu’il représente sa nation, avec une nouvelle médaille de bronze dans le contre-la-montre individuel. Quelques jours plus tard, dans les petites côtes du circuit de Glasgow, il domine la course en ligne et s’y impose en solitaire. Dans l’été, alors que la forme commence à retomber, une dernière performance est faite lors de l’Eneco Tour, terminant bien placé dans le circuit du Kapelmuur et dans celui de la Redoute, après avoir fait un bon chrono, il termine 6e du général final.

Cette année, changement de programme. Le début est plus calme, pour monter en puissance progressivement vers mars, avec une victoire en Algarve, une 5e place à Paris-Nice après une 2e place derrière Richie Porte dans une course de côte dans le Col de la Croix-de-Chambouret. Suit une belle victoire à Harelbeke, attaquant dans le final et fonçant dans les kilomètres suivants, dans un effort qui a pu lui rappeler les épreuves de course au point dans sa jeunesse. Deux jours plus tard, il prend la 3e place dans un Gent-Welvegem dantesque, couru sous un vent incroyable, donnant des images inoubliables pour tous ceux qui l’ont vécu. Etant presque en forme trop tôt, il se fait discret au Ronde, terminant 14e, puis abandonne sur chute dans Paris-Roubaix.

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Geraint Thomas remporte à Harelbeke sa plus belle victoire dans les courses d’un jour


Le reste de la saison se fait par la Suisse, avec une participation discrète au Tour de Romandie, où il ne peut aider Chris Froome que lors du contre-la-montre inaugural par équipes. Fatigué d’un long printemps où il a brillé tout le mois de mars, il revient au Tour de Suisse. Ce changement de programme lui réussit assez bien puisqu’il se montre régulier sur tous les terrains. Il faut dire que la seule étape de montagne était une course de côte favorisant un long effort régulier et qu’un circuit final avec une côte pavée précédant une portion où il fallait rouler à fond étaient sans doute le type de course lui correspondant le mieux. Combinant tout cela avec un contre-la-montre final et c’est une 2e place méritée qui lui revient, passant même à seulement 5’’ de la victoire.

Vient alors le Tour de France. Le contre-la-montre d’ouverture le voit réaliser la meilleure performance de la Sky. Anecdotiquement, il n’est pas le meilleur Britannique dans la première étape, puisqu’il est devancé d’une seconde par Stephen Cummings, le coureur dont il a pris la place en équipe de poursuite presque une décennie plus tôt et dont le grand moment dans la carrière de route attendra quelques jours de plus, avec le succès à Mende.

Dans l’étape de Zélande et dans celle des pavés, il se montre comme le meilleur soutien de Chris Froome. Les autres jours, il se contente de quelques relais et de replacer son leader, même si le plus gros du travail dans cette semaine a été réalisé par Ian Stannard. Il sera encore plus utile dans le contre-la-montre par équipes vers Plumelec, étant souvent à l’avant et faisant partie des 5 coureurs à franchir ensemble la ligne. Cependant, les arrivées en côte, dans le Mur de Huy et à Mûr-de-Bretagne, étaient pour coureurs explosifs et il y laisse 1’59″ sur Chris Froome, terminant ainsi la première semaine à 1’52″ de son leader, déjà en jaune.
Sa 8e place au classement général après une semaine n’était pas surprenante. Son passage des Pyrénées le sera bien plus pour certains, à tord. Vers La Pierre-Saint-Martin, les nombreuses défaillances ont rythmé une course de côte au lendemain du repos. Si on regarde aux performances rétrospectivement, la hiérarchie ce jour là n’est pas exactement celle du Tour. La Sky a clairement été l’équipe qui a le moins subi le jour de repos. Ils ont su avoir leur tempo, avec Geraint Thomas, puis Richie Porte autour de Chris Froome, montant à leur rythme une fois le travail achevé, sans jamais se mettre dans le rouge, au contraire des rivaux de l’équipe Britannique, explosant les uns après les autres.

Dans le Tourmalet et le Plateau de Beille, Geraint Thomas a pu profiter d’un changement de hiérarchie, avec les défaillances de Richie Porte, pour aider Chris Froome plus tard. Il a aussi profité d’accélérations de rythme collectifs, par Astana et Tinkoff, plutôt que de réelles attaques, pour se maintenir à un effort régulier. Il n’est pas devenu un grimpeur pour autant, incapable de changer de rythme pour un sprint à l’arrivée ou lors d’une attaque. Cela s’est notamment vu sur les pentes du Plateau de Beille, lors de l’attaque de Nairo Quintana. Une vue d’hélicoptère a montré les grimpeurs, Chris Froome en tête, accélérer subitement pour revenir sur le Colombien, tandis que le Gallois restait en retrait et revenait uniquement quelques hectomètres plus loin, lorsque plus personne ne voulait assumer le rythme. L’image du Gallois seul dans son effort était telle que Chris Froome a même mis un léger temps à revenir dans la roue de son coéquipier, qui n’a pas voulu ralentir une fois son leader retrouvé. A la sortie du premier massif, Geraint Thomas a ainsi pu profiter de courses entre favoris qui se sont jouées uniquement sur une seule ascension, sans grand changement de rythme à subir, pour être 5e du classement général, 5″ derrière Alejandro Valverde et 1″ devant Alberto Contador.

Par la suite, du temps est logiquement perdu dans Mende, avec une montée favorisant l’explosivité, puis vers Gap, avec une spectaculaire chute dans la descente de La Rochette. Mais le plus dur restait à venir avec les Alpes. Du temps était déjà perdu dans l’enchainement d’Allos et de Pra Loup, mais l’abandon de Tejay Van Garderen et la chute d’Alberto Contador permettent au Gallois de remonter à la 4e place du classement général. Aucune chance de podium cependant, ayant désormais plus de 2 minutes de retard sur le champion d’Espagne.



Un statu quo dans le Glandon et Montvernier laisse aux deux dernières étapes le soin d’établir le classement général final du Tour de France. Comme en 2014, les pires enchaînements de cols ont lieu dans ces ultimes étapes, avec la combinaison de la Croix-de-Fer et de La Toussuire qui lui avaient valu d’être hors délais sur le Dauphiné. Malgré une montée finale assez roulante, Geraint Thomas ne peut aider Chris Froome qu’un court temps et termine dans un premier gruppetto. Cette unique étape lui fait perdre plus du triple du temps qu’il avait laissé jusque là. Même chose vers L’Alpe d’Huez, mais avec des conséquences moindres, puisqu’une relâche générale après une montée animée de la Croix-de-Fer lui lui a permis de revenir avec les meilleurs et d’assurer un tempo modéré en tête de peloton.

Alors qu’il avait achevé les Tours 2011 et 2014 aux environs de l’heure de retard, il n’a cette année que 31’39″ de retard sur le maillot jaune, dont presque 25 minutes de perdues dans les deux dernières étapes de montagne. Cette année encore, il termine 2e Sky au classement général du Tour. Il est 15e à Paris, à moins d’une minute de la 13e place.

Le progrès est indéniable pour ce coureur de 29 ans, mais qui n’est que dans sa sixième saison complète sur route. Un cap a été franchi cette année. Reste à voir si la prochaine étape pour le Gallois sera en avril, avec une grande victoire dans le Ronde ou à Roubaix, en tant que véritable leader de l’équipe Sky et ayant désormais l’expérience dans ces courses, ou en juillet, en tant qu’équipier de luxe et portant le maillot jaune suite à des circonstances de course favorables en première semaine ou pour aller chercher une place parmi les 5 ou 10 premiers en perdant moins de temps les dernières étapes de montagne.


par Darth-Minardi

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Re: Geraint Thomas, de la piste à la route

Messagepar Tyler » 29 Juil 2015, 07:57

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Re: Geraint Thomas, de la piste à la route

Messagepar Médé33 » 29 Juil 2015, 08:31

En bon poursuiteur, une expression qui restera 8)

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Re: Geraint Thomas, de la piste à la route

Messagepar Carrefour de l'Arbre » 29 Juil 2015, 15:14

Super article Darth !
7 pages sur word en t.10, chapeau bas Image
Je l'ai imprimé pour pouvoir le lire au calme !

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